médecin qui examine son patient

5 dépistages indispensables pour les hommes de plus de 50 ans

Sommaire de l'article

Les hommes âgés de 50 ans, et plus sont exposés à un grand nombre de maladies. Si certaines sont dues au vieillissement, d’autres trouvent leur origine ailleurs, notamment dans l’hérédité. Cependant, ces affections, aussi nombreuses soient-elles, peuvent être écartées si des dépistages sont effectués en amont. C’est le cas, entre autres, pour la coloscopie, le dépistage du cancer de la prostate, l’examen de la peau, le dépistage du diabète et le contrôle du cholestérol.

Demandez à passer une coloscopie afin de détecter d’éventuels troubles digestifs

Les difficultés digestives atteignent la plupart des hommes au-delà de 50 ans. Grâce à la coloscopie, les causes de ces troubles sont détectées au plus tôt pour une prise en charge à temps.

Comprendre la coloscopie

La coloscopie ou colonoscopie est un test médical servant à examiner la paroi interne du côlon et du rectum. L’objectif d’un tel examen est de relever les dysfonctionnements cancéreux ou non qui affectent le gros intestin.

La coloscopie permettra ainsi :

  • de déceler les polypes (excroissance de tissus) présents dans l’intestin,
  • d’identifier la présence ou non d’un cancer du côlon,
  • de reconnaître des diverticules,
  • de noter les débuts d’une infection ou d’une inflammation,
  • de vérifier s’il y a de l’inflammation dans certaines zones révélant une colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn.

Pour réaliser une coloscopie, le médecin se sert du coloscope. Il s’agit d’un instrument en tube fin et léger doté d’une caméra miniaturisée avec une source de lumière qu’il introduit dans le corps par voie anale. Cet appareil est relié à un moniteur servant à visualiser directement et avec précision l’intestin durant l’examen. Pendant 20 à 30 minutes, les parois de votre intestin sont étudiées pour vérifier les raisons de vos problèmes intestinaux ou relever la présence, parfois dissimulée, des troubles digestifs. Le médecin utilise ensuite des instruments accessoires comme une pince ou un bistouri électrique pour prélever des tissus de l’intestin ou effectuer des ablations complètes des lésions détectées ou l’exérèse (retranchement) des polypes. Les tissus prélevés seront, par la suite, soumis à analyse microscopique au laboratoire. Durant l’examen, le patient est mis sous sédation, une légère anesthésie pour empêcher la douleur. Pour éviter tous risques, il est recommandé de faire sa coloscopie dans un centre de gastro-entérologie comme un DDG ou dans un hôpital bien équipé.

un coloscope

Quand est-ce indispensable de faire une coloscopie ?

Faire une coloscopie s’avère indispensable si vous présentez des symptômes de :

  • dérèglements intestinaux sans cause apparente (diarrhées, constipation persistante, douleurs abdominales récurrentes…),
  • anémie inexpliquée,
  • saignements de l’intestin (remarquable par des traces de sang à l’intérieur des selles).

En outre, la coloscopie est indispensable lorsque vous avez souffert de multiples adénomes malins ou encombrants. Les antécédents familiaux de cancer du côlon ou du rectum suffisent aussi pour que la coloscopie soit effectuée, même si vous ne ressentez aucun trouble de digestion. Cet examen peut aussi être effectué en l’absence de toute prédisposition spécifique.

La coloscopie s’effectue tous les 5 ans et moins en cas de détection de polypes.

Bien se préparer pour une coloscopie

La réalisation d’une coloscopie est subordonnée au suivi de certaines règles d’hygiène strictes en amont. La propreté du côlon est capitale pour que l’examen réussisse. Pour cela, vous devez suivre un régime dépourvu de déchets durant les 4 jours précédant votre examen.

Il faudra éviter les céréales, les légumes, les fruits, les pains gris ou complets. Vous pouvez consommer plutôt de l’œuf, de la viande maigre, du pain blanc, du riz blanc, du thé, du café, des produits laitiers écrémés à moitié, des pommes de terre…. De même, vous devez boire au moins 1,5 L d’eau tous les jours.

Il importe de savoir que la coloscopie peut avoir quelques effets secondaires. Vous pourrez ressentir des ballonnements après l’injection d’air dans le côlon ou quelques traces de sang dans les selles suite au retrait des polypes. Certaines perforations constatées dans l’intestin, à l’issue de l’examen, pourront être traitées à l’aide d’antibiotiques ou par chirurgie.

Le dépistage du cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est un mal qui atteint, chaque année, plus de 71 000 hommes âgés de plus de 50 ans. On enregistre en moyenne 9 000 cas de décès dus au cancer de la prostate par an. Pourtant, cette affection peut être bien traitée si elle est prise à temps. Il convient alors de se faire dépister via un toucher rectal et la mesure de votre taux de PSA.

Le cancer de la prostate : origine et formes

Pour rappel, la prostate est une glande mesurant la taille d’une noix entourant l’urètre. Ce dernier est la voie qu’emprunte l’urine pour sortir ainsi que le sperme pour passer pendant l’éjaculation. La cause du cancer de la prostate est méconnue. Cependant, on reconnaît qu’elle se développe suite à une multiplication désordonnée des cellules prostatiques. Cela conduit à une tumeur maligne appelée cancer dont les cellules se répandent à leur tour sans la prostate. À ce stade de l’évolution, la prise en charge doit être immédiate au risque de contaminer d’autres organes avoisinants.

Il existe plusieurs formes de cancer de la prostate. Les plus fréquentes sont les adénocarcinomes de la prostate. Les plus rares étant le sarcome de la prostate, les tumeurs non différenciées à petites cellules et le carcinome à cellules transitionnelles.

consultation pour dépistage du cancer de la prostate

Les examens de dépistage du cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est souvent dépisté à l’issue de deux examens effectués par le médecin traitant. Il s’agit du toucher rectal et de l’évaluation du PSA.

Lors du toucher rectal, le médecin palpe directement la prostate à l’aide d’un doigt ganté qu’il introduit dans le rectum. Son objectif est de vérifier la grosseur, la texture et la dureté ou non de la prostate. Même s’il est gênant, le toucher rectal est un examen indolore. Il excelle dans la détection des cancers de la zone postérieure de la prostate. Par contre, il ne suffit pas à détecter un cancer interne à la prostate. Raison pour laquelle un second test, l’évaluation du PSA, doit être mené.

Le PSA est l’antigène prostatique spécifique, une protéine spécifique sécrétée par la prostate. Son taux se mesure à travers un prélèvement sanguin. Un PSA élevé (au-delà de 4 ng/ml) traduit l’existence d’un cancer de la prostate. Toutefois, cette mesure peut parfois être parfois faussée. 75 % des patients atteints de cancer de la prostate présentent un PSA normal, ce qui conduit à des diagnostics erronés et à des examens supplémentaires coûteux. Pour cela, les médecins préfèrent effectuer plusieurs mesures de PSA sur une durée donnée pour voir l’évolution ou non de la maladie. Le dépistage de la prostate n’est pas systématique. Chaque patient est traité différemment selon son cas par le médecin. Avant de réaliser le dépistage, vous devez informer votre médecin des éventuels traitements que vous suivez (cas de la chute de cheveux).

Faites un examen de la peau

À l’approche de la trentaine, la peau enclenche peu à peu, un processus de vieillissement. Des affections peuvent être évitées grâce à une consultation chez un dermatologue qualifié.

Les affections récurrentes de la peau après 50 ans

Avant d’atteindre vos 50 ans, vous remarquerez que l’hydratation de votre épiderme se détériore sous l’effet du vieillissement. De même, les cellules de la peau sont produites tardivement et elle résiste moins aux agressions externes (microbes, pollution, ultraviolets…). À 50 ans, les rides se creusent davantage et l’épiderme est transformé. Les couches de la peau sont de plus en plus fines (un amincissement de 6 % est constaté chaque année) et l’activité des glandes cutanées est réduite.

Dans cette situation, les cancers de la peau se développent plus facilement. Ces derniers existent en deux sous-catégories : les mélanomes et les non-mélanomes. Les cancers mélanomes constituent des tumeurs malignes se formant dans les mélanocytes. Quant aux cancers hors mélanomes, les carcinomes, il s’agit de tumeurs malignes issues de l’épithélium. Cette catégorie est la plus répandue auprès des hommes de 50 ans.

La consultation fréquente du dermatologue pour la peau

Face au risque cancérigène auquel est exposée la peau, il est important de consulter le dermatologue au moins une fois par an. Ce faisant, les affections de votre peau seront vite détectées pour accroître vos chances de guérison.

Le dermatologue procédera à un examen complet de votre corps à nu afin de connaître l’état de votre peau. Il réalisera, par la même occasion, un diagnostic précoce des cancers cutanés. L’examen est parfois effectué par dermatoscopie. Il s’agit d’un examen où le dermatoscope est utilisé pour grossir 10 fois l’image de la peau. À l’aide de la lumière polarisée ou d’une application d’huile, le dermatoscope permet au médecin de voir à travers la couche cornée de votre corps. Il offre un dépistage très approfondi de la peau.

la dermatoscopie

Pensez au dépistage du diabète

S’il y a une affection à éviter absolument ou tout du moins à traiter le plus tôt possible, il s’agit du diabète. Ce mal existe sous plusieurs formes, mais seul le diabète de type 2 concerne les personnes de 50 ans et plus. Ses causes sont généralement connues et sa détection est simple.

Définition du diabète

Maladie persistante, le diabète est incurable une fois que vous l’avez contracté. Elle reste toutefois contrôlable et traitable. Le diabète apparaît au moment où le pancréas est incapable de produire une quantité suffisante d’insuline. Elle se manifeste aussi lorsque le corps refuse d’utiliser l’insuline produite par le pancréas pour son fonctionnement normal. En réalité, les glucides consommés à travers les aliments sont transformés en glucose, une fois digérés dans l’intestin. Le glucose produit doit approvisionner les organes et les tissus du corps en se servant de l’insuline sécrétée par le pancréas. Au lieu de cela, le pancréas peut arrêter la production d’insuline ou en produire en faible quantité. On assiste alors à un taux de glucose élevé dans le sang (hyperglycémie).

Le diabète de type 2, un diabète spécifique aux personnes au-delà de 50 ans

Le diabète de type 1 est fréquent auprès des enfants ou au début de l’âge adulte. À l’inverse, c’est bien le diabète de type 2 qu’il faut redouter lorsque vous avez 50 ans ou plus. Encore appelé diabète de la maturité ou diabète gras, ce type de diabète trouve son origine dans un régime alimentaire non équilibré. Ainsi, vous êtes susceptible d’avoir du diabète en cas d’obésité ou de surpoids ou encore si vous ne pratiquez pas une activité physique régulière.

La présence excessive du sucre dans le sang est ce qui définit le diabète de type 2. Il se manifeste par un appétit et une soif accrus ou des mictions fréquentes. Le trouble de la vision, une grande somnolence ou encore un accroissement des infections sont d’autres symptômes de ce type de diabète.

Comment faire dépister un diabète ?

Pour dépister le diabète, il faut procéder à la mesure du taux de sucre dans le sang. La mesure doit faite à deux reprises successives à quelques semaines d’intervalle. Cette mesure peut être réalisée en laboratoire. Dans ce cas, une prise de votre sang sera effectuée. Vous pouvez également réaliser vous-même le test d’hyperglycémie en utilisant des appareils de diagnostic instantané. Cependant, la mesure du laboratoire offre plus de fiabilité et de précision.

Pour parler de diabète, il faut que le taux de glycémie soit supérieur ou égal à 1,26 g/l et inférieur à 2 g/l lors de la première mesure. Si la deuxième mesure est supérieure ou égale à 1,26 g/l, le diabète est établi. Vous êtes en situation de prédiabète lorsque le taux de glycémie est compris entre 1,1 g/l et 1,25 g/l. Quand votre taux de glycémie est en dessous de 1,10 g/l, vous êtes à l’abri de tout risque de diabète. En cas de diabète confirmé, un diabétologue doit vous prendre en charge le plus tôt possible.

Optez pour des tests de cholestérol

Le cholestérol est une substance grasse qui favorise le bien-être de l’organisme lorsqu’il est en proportion adéquate. À partir de 50 ans, il est nécessaire de veiller au taux de cholestérol présent dans votre sang. En effet, plus le cholestérol est élevé dans votre corps, plus vous êtes sujet aux risques cardiovasculaires comme l’accident vasculaire cérébral ou l’infarctus du myocarde….

Pourquoi passer des tests de cholestérol ?

Les tests de cholestérol servent à obtenir un bilan lipidique et à détecter une hypercholestérolémie. Si une personne est soumise à un traitement hypocholestérolémiant, le test de cholestérol sera utile pour vérifier si le traitement est efficace. Il est également important de faire ce test lorsque vous remarquez des nodules cutanés ou xanthomes attestant du taux élevé du cholestérol.

Le bilan des tests de cholestérol

Avant tout, vous devez savoir que les tests de cholestérol portent sur l’évaluation du taux de cholestérol total, de HDL-cholestérol, du LDL-cholestérol et des triglycérides. Le rapport du cholestérol total sur le HDL devra aussi être effectué pour mesurer le risque d’affection cardiovasculaire. Le test de cholestérol est réalisé au laboratoire sur le sang prélevé (à jeun) par le médecin.

Un traitement sera nécessaire si le taux de :

  • cholestérol total est supérieur à 2 g/l,
  • LDL est supérieur à 1,6 g/l,
  • HDL est inférieur à 0,4 g/l,
  • triglycérides est au-dessus de 1,5 g/l.

Lorsque le rapport cholestérol total/HDL est supérieur à 4 g/l, on est en présence d’un risque cardiovasculaire excessif. Le traitement pourra être enclenché même si le taux de LDL ne dépasse que 1 g/l.